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la barbade

Le 3 février 2001.

Depuis notre arrivée, à la Barbade, Sophie se régale à observer les Bajans. Ce sont des gens très sympathiques, toujours souriants. Les enfants et les bébés sont craquants avec leurs petites rastas. Les " mamys " sont fripées comme de vieilles pommes.

Ce matin, nous étions en train de nous baigner lorsque nous apercevons nos amis suisses de Porto-Santo, Isabelle, Jean-Sam et leur garçons Matthieu et Nathan de Capesterre. Comme c'est agréable de les rencontrer à nouveau. Aussitôt, nous projetons un apéritif sur leur bateau avec Chrysallide pour fêter nos retrouvailles et notre traversée. Nous goûtons trois rhum : un du Cap Vert, un blanc et un roux de la Barbade : de la célèbre marque " Mount Gay ". Le blanc est bien meilleur en ti-punch. Faute de sirop de sucre de canne, nous utilisons le sucre roux local : c'est bien meilleur. En fin de soirée, nous avons eu bien du mal à rentrer sur Luna !! Pourtant, ils titraient 40°, un minimum pour un rhum. Durant la nuit, JM a senti ses dents pousser.

Le 14 février 2001.

Le temps passe. Depuis 5 jours, hélas, nous attendons l'amélioration de la météo. La mer est forte et le vent souffle à 35 nœuds. Nous profitons des grains pour prendre des douches, là on le peut. Le temps nous dure un peu, nous avons épuisé les curiosités du lieu. De plus, la vie est relativement chère, ici. Nous nous invitons, alors, entre bateaux français. Nous aurons vidé 3 litres de rhum sur Luna et comme nous sommes 4 bateaux au mouillage : imaginez la descente !

Le 16 février 2001

La météo est bonne, nous quittons la Barbade en fin d'après midi : navigation de nuit en direction de la Martinique. Avant de partir, nous allons dans le port de pêche faire le plein d'eau et de gasoil. Le vent est de travers, la manœuvre, avec notre dérive à moitié relevée (toujours bloquée par un bout), est chaude mais sans casse. Manque de chance, pour prendre de l'eau il nous faut changer de quai et se mettre à couple avec un bateau de pêche. On se détendra en prenant notre douche sur le quai des pécheurs, sous leurs yeux éberlués.

Les 123 miles qui séparent la Martinique de la Barbade sont avalés à 6,7 nœuds de moyenne. Le vent oscille entre 20 et 25 nœuds. On teste nos nouveaux leurres, achetés à La Barbade : rien, trop rapide, sans doute. Luna atterrit à l'Anse Mitan, en face de Fort de France. Retrouvailles avec Jean et Marie Jeanne. Chacun partage ses souvenirs de traversée. Ils nous proposent, gentiment, de garder les enfants pendant que nous allons faire des courses et les papiers d'entrée à Fort de France. On n'osait pas demander. Nous y allons en bac.

Le 18 février 2001.Dinosaure

Ah ! la société de consommation ! Des vrais touristes. Nous avons fait des emplettes : un débardeur et un tee-shirt pour Sophie, et un hamac à deux places pour la famille. Aujourd'hui, nous levons l'ancre pour l'anse d'Arlet. Nous y ferons de la plongée, il y a de nombreux poissons sur un caillou à 100m de la plage. Arthur adore la plongée, il utilise maintenant le tuba.

Dans le petit village d'Arlet, il y a un modeste cinéma. Ils passent " Dinosaure " de Walt Disney, ce soir. Nous devions partir pour Ste Anne. Nous changeons aussitôt nos plans et programmons une petite sortie en famille. Le cinéma, quel luxe après sept mois de voyage ! Les enfants sont excités comme des puces !!

Le 19 février 2001. V'là la famille

Le jour J est arrivé ! Youpi ! Granny et les cousins arrivent ce soir !Tout le monde est en effervescence. Anne-Claire a gentiment déménagé sa cabine, et l'a préparée pour Granny. Elle dormira dans le carré. Vite ! Nous partons mouiller à Sainte-Anne. Nous allons louer une Clio.

L'après-midi, nous allons au Marin faire enfin les papiers, et quelques courses. Au Cyber-café, surprise ! Yvon et Véro (de Gialam). Retrouvailles chaleureuses. On ne les a pas vu depuis Dakar. Ces derniers nous racontent qu'ils sont partis quatre jours après nous, mais de Brava (l'île la plus à l'ouest). Ils n'ont pas entendu nos messages. Ils ont fait une mauvaise traversée et sont dégouttés du voyage. C'est vrai que les navigateurs qui ont déjà fait des transats disent que c'était la plus inconfortable (notamment Yves de Baloo qui en est à sa sixième). Ils mettent leur bateau en vente et ne veulent plus bouger.

Le 25 février 2001. Les cousins partent vers Sainte Lucie, leur stage de voile commence. Pour ne pas les géner, pendant leur formation, nous décidons de nous revoir le lendemain à Marigot Bay (Ste Lucie).A bord de Luna, le tourisme continue, nous nous rendons à Fort de France pour le carnaval.

Les couleurs et la musique sont au rendez-vous, mais c'est un peu désordonné. Nos marionnettes préférées sont des Daltons géants. Laure et Arthur se sont déguisés et maquillés. Il y a des groupes de musiciens, des danseuses, les miss de l'île dans des costumes originaux et colorés. Il y a aussi des sonos qui diffusent de la musique antillaise juchées sur des remorques de camions, décorées sur des thèmes différents . Mais le carnaval antillais, c'est aussi le grand défoulement : la tradition veut que les hommes se déguisent en femmes ; des jeunes, défilent dans des voitures cassées, taguées et pétaradantes. Tout ce beau monde exhibe vulgarité et ébriété avec beaucoup d'insistance.

Ste Lucie

Le 27 février 2001

Nous retrouvons les cousins pour la baignade et l'apéro, à, Sainte Lucie. Dans l'adorable petite Marigot Bay. Des vendeurs nous accostent souvent pour nous proposer des pamplemousses, des noix de coco et d'autres fruits locaux. Malheureusement, une société de location de bateau a phagocyté la baie.

Photos Macif 1 (le bateau loué par la famille) et Luna naviguent ensemble jusqu'à l'Islet-Pigeon, au nord de Sainte Lucie. Nous avons confié notre matériel photo à Dominique, elle est chargée de faire des photos de Luna, sous voile. Les filles sont sur Macif 1, elles appliquent consciencieusement leurs quelques connaissances de voile. Pierre est venu sur notre bateau, il joue avec Arthur, ravi. Au mouillage, les enfants initient l'équipage de Macif1 au saut de tangon . Même Hans s'éclate. On forme le formateur !

Le 6 mars 2001.

Dans l'après midi, le fils du Québécois Michel sur " Lumar ", nous retrouve au ponton. Epatant ! ces québécois nous ont aidé à Hiéro (aux Canaries) à nous décoller du quai, avant de partir pour Dakar.

Au boulot, les enfants. Les enfants ont repris leurs devoirs, ils étaient en vacances pendant le séjour de leur grand-mère et de leurs cousins. C'est plutôt dur à relancer. Au port, ils retrouvent le plaisir de déguster des glaces. Laure se délecte avec les boules de chocolat, elle n'en a jamais assez.

Le 9 mars 2001.

La maintenance du bateau continue : on change le bout de l'enrouleur de génois et surtout la poulie qui l'a entaillé en plein milieu. On fait des améliorations aussi. Jean-Marc veut changer le régulateur de l'alternateur par un modèle américain. Ce type de régulateur marine permet de recharger les batteries du bateau plus efficacement. Il a un mode de fonctionnement totalement réglable (tension de charge, tension de floating et durée du boost).

Jean-Marc a, aussi, installé un ampèremètre qui calcule la quantité d'électricité consommée, et qui évalue, en temps réel, la charge du bateau. Cela nous a changé la vie. On sait vraiment ce que l'on consomme et quand il faut recharger. Par méconnaissance de notre consommation, on a pris beaucoup de précaution (tant mieux pour les batteries mais tant pis pour notre confort). On peut, maintenant, allumer certaines lampes qui consomment peu. Nous avons abandonné les lampes à gaz (qui chauffent) ou à pétrole (qui sentent).

Les Grenadines

Le 10 mars 2001.

Cap au Sud des antilles. Nous arrivons à Béquia (prononcer Béqoué), l'île la plus au nord des Grenadines, dans la matinée (95 miles). La nuit s'est bien passée, nous avions des calmes à l'abri des îles que nous doublons (Ste Lucie et St Vincent) mais dans les " canaux " nous avons été un peu secoués avec un vent de largue et une forte houle. Fatigués, nous avons veillé toute la nuit parce que le radar n'était pas opérationnel si prés des côtes. La moyenne est de 6,5 nœuds. L'arrivée, elle, se fait au prés avec un vent fort et de grosses vagues sur le travers. Ce dernier canal, entre St Vincent et Bequia, a mauvaise réputation. On dit même que l'accélération de vent à l'approche de Bequia fait la fortune du voilier local. Nous réduirons notre voilure préventivement.

Nous mouillons dans Admiralty Bay pour faire les papiers d'entrée. Quel vent ! Il y a, encore, des rafales à 40 nœuds dans la baie ! Il y a du monde au mouillage et des rochers affleurent par endroit, nous avons du mal à nous ancrer. Après deux essais, nous y sommes !

Le 12 mars 2001. Nous nous sommes faits secouer toute la nuit ! Nous sommes allés mouiller à FriendShip Bay, au Nord Est de Bquia. L'arrivée nous a impressionné, une vague déferle jusqu'au fond de la baie. Cela nous rappelle l'entrée du Port de Bourgenay où nous avons fait du surf dans la passe. Il y avait une forte houle et de grosses rafales de vent mais, heureusement, l'ancre a tenu. La houle nous poussait dans un sens et le vent dans l'autre. Pour bien dormir, dans un bateau, mieux vaut ne pas aimer dormir sur le côté, car le roulis vous fait systématiquement basculer, l'équilibre n'y est point !
En fin d'après-midi, nous arrivons aux mythiques Tobagos Cays . Là, c'est le paysage des cartes postales. La couleur de la mer varie suivant le ciel et les fonds : du turquoise au bleu azur ou sombre, au dessus des coraux. Des petites îles bordées de plages blanches parsemées de cocotiers s'éparpillent tout autour de nous. Les vagues s'écrasent sur la barrière de corail qui est notre protection. Nous mouillons, par 2,50m de fond, derrière la barrière, face à l'Atlantique. Très impressionnant. Le vent est encore soutenu mais les fonds sablonneux permettent une bonne tenue de l'ancre.
Grenade

Le 16 mars 2001.

Nous sommes à Union pour faire la clearance de sortie des Grenadines. Nous sommes réveillés, à l'aube, par un hors-bord qui passe au raz de nos fesses. Là dessus, la corne de brume du Ferry d'Union sonne 3 fois : il recule en quittant son quai.

Nous décidons alors de partir de suite pour la capitale de Grenade. Les 37 milles du trajet sont sans encombres si ce n'est un pêcheur qui nous rase les fesses (elles sucitent des envieux, nos fesses...) pour sectionner notre ligne de traîne. Un jeu, paraît -il. Cette fois on a plus de " poulpi ".

Nous arrivons en début d'après-midi, mouillons dans l'eau glauque et boueuse du lagon face à St George Harbour. Nous assistons à une sortie des classes. Grenade a obtenu son indépendance il y a peu de temps et Georges-Town conserve un côté très " british ". Les petites filles sont en jupe grise et chemisier blanc, elles portent de grandes chaussettes blanches. Mais les habitants de l'île semblent moins sympas qu'à La Barbade. Ils cherchent souvent à nous rouler.

Le 19 mars 2001. Noix de Muscade

Nous partons ce matin pour une randonnée dans le centre de l'île. Nous montons dans l'un de ces mini-bus privés comme à la Barbade. Nous fermons les yeux à chaque tournant, le chauffeur, pied au plancher et main sur le klaxon, brave tous les dangers !! En moins de temps qu'il ne faut pour le dire nous sommes arrivés à " Grand Etang Lake " ; C'est fou ce qu'il fait frais et humide. Le sol est boueux, la végétation est luxuriante. Les bambous, lianes et palmiers de toutes sortes se disputent la place tant le climat est propice à la croissance de tous ces végétaux. Ils poussent les uns sur les autres. Que c'est beau !! Il faut parfois faire de l'escalade entre les troncs et les racines, nos pieds et nos jambes sont bientôt recouverts de boue.

Nous nous dirigeons ensuite vers les " Seven Sisters Falls ". C'est une autre randonnée qui nous mène à une cascade où l'on pourra se baigner. Nous marchons pendant plus d'une heure sur la petite route sauvage mais goudronnée. Dés que nous entendons une voiture, nous nous jetons sur le bas-côté pour éviter les bolides qui passent ventre à terre. Nous sommes attirés par de nombreux arbres qui portent des fruits jaunes. Ce sont des " nutmeg trees " : des arbres à noix de muscade. Pour Laure : " c'est comme à Pâques lorsqu'on cherche les œufs ". Les noix de muscades fraîches sont si jolies, entourées de leur dentelle rouge, lorsqu'elles sont sorties de leur protection jaune.

Deux chutes d'eau, l'une au-dessus de l'autre, nous apparaissent du haut d'une petite montagne.

St Vincent

Le 23 mars 2001.

Luna prend la direction de Saint-Vincent. Une île que nous avions sauté, à l'aller. En fait, Saint Vincent, n'a pas très bonne réputation. Ce midi, au déjeuner, nous avons goûté le fruit de l'arbre à pain. C'est une grosse boule verte avec l'intérieur blanc. Nous le mangeons cuit à la vapeur avec du sel et du beurre, c'est un peu fade. (Nous l'essaierons frit, il sera meilleur)

Pendant la navigation, les enfants passent des heures à inventer des histoires dont leurs peluches sont les héros. Les coquilles des noix de coco sont recyclées en bateau, balançoire ou même en chapeau pour peluche. Les morceaux de tissus senegalais offerts par Diégo font toutes sortes d'habits, l'imagination opère.

Le soir, nous arrivons à Kimberland Bay, au nord de Saint Vincent. Luna mouille nez au large et fesse(s) à la plage. Carlos, un rasta local venu nous chercher à 5 miles des côtes, attache une amarre à un cocotier sur la plage. Carlos offrira un joli petit Lambi à nos trois moussaillons ravis.

Ce mouillage est très sauvage, le temps semble s'être arrêté, ici. Il n'y a que deux cabanes sans électricité sur la plage.

Une grosse truie et ses huit petits déambulent sur la plage, la maman se roule avec plaisir au bord de l'eau. Arthur n'hésite pas à leur courir après. Lorsque la nuit tombe, nous allons boire une bière au bar, assis sur des bancs en bambous, nous observons le coucher de soleil rose sur la mer. Arthur pourra même jouer de la batterie et du steel-band avec un copain local qui fume une cigarette à l'odeur un peu particulière.

Accueil l'itinéraire de luna la préparation le départ - l'espagne Le Portugal madère et les canaries le senegal la traversée est-ouest antilles sud antilles nord bermudes açores revue de presse le bateau un petit peu d'art...