Mardi 1^er Août 2000

Les Sables d’Olonne : C’est l’heure, Papy largue la dernière amarre et la passe à Arthur, son petit fils, intronisé du même coup, « 4^ème marin » du nom. Tradition quand tu nous tiens…

Anne-Claire est à la barre, nous sortons du chenal des Sables, c’est marée basse. Combien de fois cette image est passée dans notre tête ?

Dimanche 6 Août : Traversée du Golfe, 2^ème jour

Mer plutôt calme mais le vent est faible. Deux lignes sont sorties.

Soudain, en début d’après midi, Laure remarque qu’une des deux lignes est tendue. Excitation à bord : c’est notre premier thon. Michel et JM lui attache la queue, l’assomme et le découpe sur la plage arrière. Bain de sang par 4000 m de fond. A moitié découpé, le thon a encore des mouvements réflexes, les filles hurlent.

Jeudi 10 Août

La Corogne : jolie ville avec parcs et fenêtres avancées (genre bow windows). Chouette shopping avec les filles.

Arthur teste son gilet de sauvetage en tombant du bateau des copains. En descendant d’Aigle Noir, il se rate et plouf ! déclenchement automatique du gonflage ça marche. Arthur nous a assuré avoir déclenché lui-même le gonflage, c’est beaucoup plus glorieux qu’une bête pastille de sel qui fond au contact de l’eau et provoque l’ouverture.

Lundi 14 Août : Cap Finisterre, Ah bon !

Il pleut et il y a du brouillard. Notre route s’infléchie maintenant vers le sud. On aurait dû voir (de loin, avait dit Papy) le Cap Finisterre, pointe extrême ouest de l’Espagne , on a rien vu, du fait du brouillard. Waypoints successifs pour tracer notre route en arrondissant roches découvrantes (audibles seulement) et caps agressifs.

Mercredi 16 Août : St Jacques et ses coquilles

Visite à Saint Jacques de Compostelle. Un peu partout des files d’attentes bruyantes et odorantes. On embrasse tout ce qui ne bouge pas (à défaut de saluer tout ce qui bouge et de peindre le reste dit on dans la Marine). Bah ! en dehors de l’aspect hygiénique, ça ne peut que faire du bien. Sophie se plie à la tradition. Le dépliant nous apprendra, plus tard, qu’elle a bisé, d’abord, St Jacques puis…l’architecte de la cathédrale. Bof, bof.

Mardi 22 Août : Warning, force 8 annoncé

Avis de tempête, le premier. Bloqués à Villagarcia. Le bateau est amarré à l’arrière par une pendille qui ne résiste pas aux coups de vents ¾ arrière. L’étrave manque de toucher le quai.

Mercredi 23 Août : On sort, on est fous. St Eugénia priez …

Le vent baisse un peu. Nous décidons de tenter notre chance. Nous sommes au prés avec des rafales de 40 nœuds. Ca secoue ! La mer est forte ! Les enfants sont couchés au centre de gravité du bateau : sous la table du carré. Le chenal de sortie est assez étroit (1 mile, environ), les roches et les « viveros » (viviers à moule) arrivent bien vite.

Nous nous arrêtons à Saint Eugénia de riviera, le port de l’entrée, c’est plus sûr. Ce port est très peu protégé du vent, l’entrée est plutôt mouvementée. Sophie est toujours à la barre. Premier essai : un coup de vent nous déporte vers la pendille d’un voilier qui bouche une partie de l’entrée du chenal. Demi tour. Deuxième essai : le marin du port nous indique une place puis …change d’avis pour une autre. Hésitations. Notre safran manque d’accrocher une autre pendille et nous loupons la place indiquée. Nous voilà au fond de la marina avec des rafales de côté et la jetée en pierre qui se rapproche. Sophie tente une marche arrière, le bateau se met en travers rapidement (quand on a 2 safrans, le flux de l’hélice ne peut être orienté et le bateau dérape immanquablement du côté du pas de l’hélice). Opportuniste, elle tente un demi tour !!! JM est vert mais lui suggère de faire des mouvements arrière-avant, avec les gaz, pour accélérer le demi tour. Ca fonctionne. C’est finalement par l’arrière que nous accosterons. JM mettra deux heures à s’en remettre. Allez, un petit sandwich – bière au bistrot, il est 15 heures.

Samedi 26 Août : Au revoir l’Espagne

Enfin une journée de mer agréable !! Direction le Portugal, vent arrière, comme c’est agréable.